Zoom sur la saisine du Conseil de Développement

Connaissez-vous le Conseil de Développement de Dijon métropole ?
Focus sur cet espace de réflexion et de dialogue citoyen, actuellement mobilisé sur le projet T3.
Jean-Michel Grenier est président du Conseil de Développement. A travers cette interview, il nous livre son regard sur le projet T3 et la saisine qui leur a été confiée.
Pour commencer, pouvez-vous nous rappeler ce qu’est le Conseil de Développement Métropolitain et comment il fonctionne ?
Le conseil de développement est l’une des instances de démocratie participative prévues par la loi. Il a été créé par le Conseil métropolitain de Dijon Métropole en 2021 et fonctionne depuis juin 2022. C’est une assemblée de citoyens, volontaires pour travailler ensemble sur des objectifs communs d’intérêt général métropolitain. Son rôle est de donner un avis consultatif sur des projets initiés par la Métropole, et ainsi de donner aux élus un éclairage citoyen en amont des décisions qu’ils prennent. Car le pouvoir de décision appartient aux élus, conformément aux règles de la démocratie représentative. Le Conseil de développement de Dijon Métropole est composé de 120 personnes, issues de trois collèges. Le premier est le collège des habitants qui compte 60 membres, le second est celui des acteurs sociaux économiques du territoire, au nombre de 30 membres, et le troisième compte 30 personnalité qualifiées. Il se réunit en assemblées plénières, et est animé par une équipe de présidence et un Bureau. Nous ne sommes ni un espace d’expertise, ni un organe de décision, mais une assemblée où l’on apprend ensemble, où l’on dialogue et où l’on crée du lien en nous enrichissant de nos différences et de nos expériences particulières pour en dégager une vision partagée.
Dans ce cadre, pourquoi travailler sur le projet de tramway T3 ?
Le projet de troisième ligne de tramway relève d’une saisine : le Conseil de développement a reçu une lettre de commande du Président de la Métropole qui lui a demandé d’exposer son expression collective sur les opportunités que ce projet de troisième ligne de tramway pourrait intégrer, notamment sur les plans économique, environnemental et social.
Les débats et validations en assemblées plénières sont préparés par des groupes projets thématiques, composés de membres volontaires du Conseil de développement. Ceux-ci sont chargés de travailler sur les sujets traités avant qu’ils soient soumis à l’assemblée plénière. Ces sujets peuvent émaner d’une demande de Dijon Métropole (on parle alors d’une saisine), ou du Conseil de développement lui-même (on parle alors d’une auto-saisine), ou encore relever de participations à la mise en œuvre et au suivi de grands projets métropolitains.
Quels sont les principaux enjeux que vous identifiez autour de cette nouvelle ligne de tramway ?
Les travaux conduits au sein du groupe projet font émerger des enjeux qui se croisent bien souvent, même s’il est encore tôt pour en dresser une liste exhaustive tant que nos réflexions sont en cours.
On peut néanmoins identifier un fort enjeu environnemental bien sûr par l’extension de ce mode de déplacement doux qu’est la tram, mais aussi par la réduction induite des flux de véhicules thermiques, qui préservent la qualité de l’air, rejoignant en cela un enjeu de santé publique. Mais aussi des enjeux de transition écologique, par exemple en termes de désimperméabilisation des sols et de végétalisation des espaces. Des enjeux de mobilité au sein de la métropole également, qui visent à anticiper les besoins de déplacements des prochaines décennies, avec un enjeu de vision systémique de l’ensemble d’un réseau de transports publics bus et tram articulé avec des modes de déplacements doux tels que la marche, le vélo ou la trottinette. Des enjeux d’aménagement urbain par ailleurs. Évidemment des enjeux économiques pour les entreprises et les commerces locaux. Ce qui ouvre sur des enjeux d’attractivité du territoire de notre métropole. Sans oublier des enjeux de cohésion sociale et territoriales liés aux questions d’accessibilité, de sécurité et de facilité de déplacements quels que soient les communes et les quartiers, et quels que soient les revenus des usagers.
Comment travaillez-vous concrètement au sein du groupe dédié au T3 ?
Nous avons constitué un groupe projet d’une bonne trentaine de membres. Il est prévu qu’il se réunisse 8 fois, à raison d’une réunion par semaine, de 18h à 20h. Nos réflexions sont enrichies par un parcours d’auditions d’élus, de techniciens, d’associations ou d’experts qu’il a semblé utile au groupe d’entendre sur les questions soulevées. Le travail en interne est réalisé sur des modes participatifs empruntant différentes techniques. Il est primordial en effet que nos échanges garantissent l’écoute et le respect mutuels, l’expression de chacun, l’absence de jugement, et la recherche des dénominateurs communs sur lesquels est bâtie la vision collective. Nous bénéficions à cet égard de l’appui d’un cabinet spécialiste de ces techniques. Un petit groupe de rédaction issu du groupe projet procèdera à la rédaction finale du rapport qui sera présenté à l’assemblée plénière fin juin, en vue de sa remise au Président de la Métropole ensuite.
Quel message aimeriez-vous transmettre aux habitants de la métropole à ce stade de votre démarche ?
Le lancement d’une concertation citoyenne est une opportunité à saisir. Chacun a une opinion, des questions, des préoccupations, qu’il est important d’exprimer. Il n’est pas besoin d’être un spécialiste pour faire valoir sa propre expérience, ses interrogations ou son ressenti. Les espaces de dialogue et d’information mis en place autour du projet de troisième ligne de tramway sont diversifiés. Le Conseil de développement en est un, fort de ses spécificités, mais les autres dispositifs de concertation et d’écoute des citoyens s’articulent avec lui, selon des modalités différentes, pour enrichir l’ensemble de la concertation publique par l’expression de la parole citoyenne.